En juillet 1978,
elle débarque à New York avec
trente-sept dollars en poche et se rend au quartier des théâtres
à Times Square en espérant y trouver la gloire.
Les détails entourant cette arrivée mythique
à New York demeurent vagues.
Elle deviendra rapidement l'étudiante
de la très respectée danseuse classique Pearl Lang
(Biographie par O'Brien).
Elle vit alors d'emplois occasionnels dans
une grande précarité au 232 de la 4th East Road,
esseulée et avec le peu d'argent que lui
rapportent ses emplois de serveuse
(Dunkin Donuts, Burger King, Amy´s),
danseuse ou modèle de nu
(notamment pour Bill Stone, Jere Threadgill et Martin Schreiber),
elle s'amaigrit par manque d'alimentation régulière
et par son régime végétarien.
Madonna incarnera par conséquent l'image du rêve américain :
réussir à partir de rien par sa seule détermination.
Elle part ensuite à Durham pour décrocher
une audition et suivre les cours de danse de
Martha Graham et Alvin Ailey au
American Dance Center de New York et
finalement en novembre avec Pearl Lang.
En 1979, lors d'une soirée, elle fait la connaissance
de Dan Gilroy qui lui apprend la guitare et,
lassée de ses relations tumultueuses avec
Lang, Madonna laisse de côté sa carrière
de danseuse pour faire de la musique
et devient par la suite batteuse puis
chanteuse du groupe Breakfast Club formé de Dan,
Ed Gilroy son frère guitariste,
Gary Burke (Guitare) et Angie Smits (Basse).
Elle résout passablement ses problèmes
financiers avec le groupe mais ses revenus
ne suffisent pas pour vivre correctement.
En mai, après bon nombre d'auditions notamment
pour Footloose et Fame,
les producteurs Jean Van Loo et Jean-Claude Pellerin
la remarquent lors d'une audition pour
Patrick Hernandez et veulent
lui faire tenter sa chance en France.
Contrairement à ce que dit la rumeur,
que le chanteur s'est toujours évertué à démentir,
elle n'a jamais été choriste ou
danseuse pour Born to Be Alive,
une célèbre chanson d'Hernandez ;
elle vit alors pendant cinq mois aux
frais des producteurs belges entre Lille,
Paris et Marseille, enchaînant les contrats dérisoires,
mais gagnant en expérience.
À nouveau lassée, après une escapade
à Tunis avec Hernandez et une pneumonie,
elle rentre aux États-Unis en août
et reprend les auditions.
En octobre, elle finit par tourner dans
un film à petit budget (20 000 USD)
intitulé A certain sacrifice de Stephen Lewicki.
Durant l'été 1980, elle produit son propre groupe
« Emmy & The Emmys » dans le quartier de
Manhattan au Music Building avec son vieil ami du Michigan,
Stephen Bray (batterie), et Gary Burke,
le guitariste du « Breakfast Club »,
elle écrit quatorze chansons et le
groupe se produit dans les clubs,
interprétant les compositions de la chanteuse
dont Best Girl, Bells Ringing, Hot House Flower,
Simon Says, Nobody's Fool, No Time For Love,
Drowning, Love For Tender et Love Express.
Début 1981, le groupe se disloque et Madonna
fait écouter une cassette à Camille Barbone,
la co-présidente de « Gotham Management »,
qui lui promet alors une carrière rock du style
Pat Benatar et produit dix titres dont Are You Ready For It,
Get Up, High Society (Society's Boy),
Love On The Run, Remembering Your Touch et
Take Me (I Want You).
Selon Barbone, le talent de Madonna
n'est perceptible que lorsqu'elle est sur scène
et persuade Bill Lomuscio, un organisateur de concert,
de la faire jouer dans les clubs.
Très vite, son style et sa façon de
s'habiller vont faire des émules et
ses démos intéressent alors Atlantic Records,
Geffen Records et Columbia.
Mais, frustrée par l'inefficacité de Barbone,
Madonna déchante, elle veut faire de la musique
« Funk », elle laisse tomber Gotham et retourne voir Bray.
Ensemble, ils produisent une maquette de
titres inspirés de la rue :
Everybody, Ain't No Big Deal,
Burning Up et Stay que Madonna
tente de faire jouer au club new-yorkais la Danceteria.
Mark Kamins, le disc-jockey du club,
est séduit et la présente à Seymour Stein,
le PDG de Sire Records.
En avril 1982, elle signe avec le label Sire Records,
filiale de Warner qui permet la sortie
de son premier 45 tours,
Everybody, qui connaît un certain succès dans les discothèques,
mais surtout aux États-Unis.
Ensuite viendront Burning Up et Physical Attraction.
Ces deux titres seront, encore une fois,
connus majoritairement aux États-Unis.
En juillet 1983, Madonna sort son
premier album intitulé Madonna,
rassemblement de huit chansons dance
produites en grande partie par Reggie Lucas
et écrites pour la plupart par la chanteuse elle-même.
Voyant le succès de l'album devenir de plus en plus important,
Madonna sort trois autres singles :
Holiday, Borderline, et Lucky Star,
titre-phare puisqu'il est le premier d'une
longue liste de Top Five aux States.
Le succès est encore au rendez-vous.
Depuis, l'album s'est vendu à plus de 10 millions d'exemplaires,
dont 5 millions aux États-Unis.